Pour le pédopsychiatre que je suis, « l’objet médiateur » fait évidemment partie intégrante de la pratique. L’objet concret (jouet, instrument de musique, papier, crayon etc.) ou culturel (peinture, musique, conte, etc.) sont bien connus et depuis longtemps utilisés.
L’animal quant à lui n’est vraiment considéré comme médiateur que depuis le début des années soixante-dix et évidemment moins sollicité que l’objet concret ou culturel plus facile à manipuler.
Pourtant, l’animal peut être un précieux auxiliaire de soins pour des enfants qui souffrent de troubles psychiques, l’immense majorité d’entre eux souffrant également de perturbations de la communication.
Le lien avec l’animal ne se fait pas dans le registre de la parole mais dans celui de l’émotion (regard, toucher, odeur, posture…). La communication qui s’établit est « analogique », non-verbale, contrairement à la communication « digitale » qui se nourrit de mots.
L’animal n’a pas de préjugé alors qu’avec la meilleure volonté du monde, une femme ou un homme ne pourra s’empêcher d’avoir un peu de retenue face à un enfant « différent »…
On peut se demander si tel ou tel animal s’intègre mieux qu’un autre à tel ou tel programme thérapeutique. En réalité, il n’y a pas de pathologies spécifiques qui imposeraient le recours à un animal précis.
Beaucoup de thérapeutes souhaitent aujourd’hui associer les animaux à leur pratique mais il faut se garder de croire que la seule mise en relation d’un enfant et d’un animal suffit : en pédopsychiatrie, on ne s’improvise pas équithérapeute. Il faut avoir suivi une formation pointue pour être en mesure de respecter à la fois l’intérêt du patient et le bien-être de l’animal.