Charlelie Couture
A mon père qui aimait rester à la campagne après sa retraite, nous avions décidé d’offrir une Jack Russell, mais, arrivée dans notre vie, mes enfants n’ont plus accepté de la laisser repartir. Mon père était ravi de la partager avec nous car elle créait le lien entre les générations, allant et venant d’une maison à l’autre…
Cette chienne espiègle n’en faisait qu’à sa tête. Quand elle avait décidé de se promener, personne ne pouvait la retenir. Je craignais qu’elle ne se fasse mordre par un renard, ou qu’elle ne se perde ; quelqu’un l’avait vue loin, de l’autre côté du village, mais souvent elle était au chaud dans l’atelier de mon père, auquel elle était allée rendre visite… Et quelques heures plus tard, elle revenait nous voir, s’installant mine de rien sur son coussin. Elle avait l’air d’aimer cette double vie : sauvageonne poursuivant des chimères, mais se délectant tout autant de caresses abdominales, dans le confort douillet de notre intérieur.
Animus, en latin, signifie l’âme ou l’esprit. Quand j’étais petit, je ne comprenais pas qu’on puisse dire que les animaux n’ont pas d’esprit. Quand on vit à côté d’un animal, on apprend à décrypter ses frétillements, ses battements de paupières ou ses mouvements de tête.
Même si certains le contestent, je crois qu’on peut affirmer que les animaux qui nous observent ou accompagnent notre vie parlent eux aussi… avec leur cœur.